J'aurais aimé...

J’aurais aimé Manosque et la Provence comme berceau de mon enfance !
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J’aurais aimé avoir 20 ans au Contadour pour vivre la grande aventure ! Lire la suite...

vendredi 28 mars 2014

Le Hussard sur le toit...Aventure et romantisme... Episode 1


"Un épi d'or sur un cheval noir..."


Le magnifique roman de Jean Giono (1)

Le Hussard sur le toit, ce titre intrigue, pourquoi sur le toit ? Qu'a-t-il fallu pour l'amener là ? Rien moins qu'une épidémie de choléra qui ravage la Provence vers 1830.

Angelo Pardi, jeune colonel de hussards piémontais, éxilé en France est chargé d'une mission mystérieuse. Il veut retrouver Guiseppe, Carbonaro comme lui, qui vit à Manosque.
Mais le choléra sévit, les routes sont barrées, les villes barricadées,on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d'avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge, les toits de Manosque. 
Entre ciel et terre, il contemple la splendeur du paysage et devient ami avec un chat. Une nuit au cours d'une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme, Pauline de Théus. Tous deux feront route ensemble, connaîtront ...l'amour et ...le renoncement.
Source internet

Le film de Jean Paul Rappeneau

En 1947, Jean Giono commence à écrire Le Hussard sur le toit, à l'époque  un essai cinématographique est tenté parmi d'autres, il est vrai que ce livre peut séduire les metteurs en scène.
Sylvie Giono relate à ce sujet une anecdote particulièrement savoureuse: 

"J'ai des dossiers cinéma épais de plusieurs dizaines de centimètres. L'oeuvre est très romanesque, l'histoire fabuleuse. En parcourant l'écrit, chacun peut voir son Hussard, tout le monde le suit en imagination. Aussi réaliser un film sur le sujet ne peut être que délicat. En particulier l'acteur devant interpréter le personnage d'Angelo. Pour ce rôle, on avait à l'époque proposé à mon père Gérard Philipe, un choix paraissant judicieux à l'ensemble des créateurs y compris ma soeur et moi. Très séduites comme toutes les jeunes filles par le romantisme de l'acteur.
Seulement voilà, mon père l'avait vu un jour dans une adaptation d'une oeuvre de Stendhal, son auteur favori et l'interprétation lui avait fait dressé les cheveux sur la tête : " Ah non !! pas Gérard Philipe dans le rôle d'Angelo, il serait capable d'attraper le choléra dès la première scène !!" Ce qui nous fit tous beaucoup rire.
A cette époque le film n'a pas été réalisé, non pas à cause de cet incident mais par manque de capitaux nécessaires à une telle entreprise. Mais aujourd'hui, c'est chose faite!"
Sylvie Giono

En effet, en 1995, Jean Paul Rappeneau (2) met en scène " Le Hussard sur le Toit" avec Juliette Binoche (Pauline) et Olivier Martinez (Angelo) entre autres.



Pauline ( Juliette Binoche ) et Angelo ( Olivier Martinez )

"Cet été là en 1830, une terrible épidémie de choléra dévaste la campagne provençale ! Partout des mourants, des morts et des corbeaux. Sur la route, Angelo tente de soigner des malades. Il n'hésite pas à reproduire les gestes de ce médecin français qu'il a vu courir de maison en maison pour venir aider tous ceux qui ne sont pas morts et qui se cachent. A Manosque, Angelo se retrouve au coeur de l'épidémie."...Source internet - cinéfête- institut Français Allemagne


(1) Jean Giono - Le Hussard sur le toit - Editions Gallimard NRF -
(2) DVD : Le Hussard sur le toit - Hachette Première - 1995

dimanche 23 mars 2014

Le plateau de Ganagobie, ce plateau rond comme un plateau de garçon de café...


Un balcon suspendu au dessus de la Durance 


"Ce plateau rond comme un plateau de garçon de café et guère plus grand, porte, à cent mètres au dessus du lit extravagant de la Durance, des terres qui viennent à peine d'émerger du déluge." Jean Giono - notes sur l'affaire Dominici



Le plateau de Ganagobie depuis la vallée de la Durance


La vallée de la Durance côté Ouest à l'arrivée sur le plateau

"Derrière le village perché de Lurs on aperçoit la montagne du Lubéron, la vallée de la Durance, la sauvagerie du paysage." J.L.Carribou - 10 balades littéraires à la rencontre de Jean giono

Sur un plateau escarpé se dresse le Monastère Notre Dame de Ganagobie.

L'art roman y est exprimé dans toute sa splendeur dans un cadre magnifique, fondé au Xème siècle par l'évêque de Sisteron et rattaché à Cluny, c'est un monastère bénédictin qui accueille à nouveau une communauté de moines depuis 1987.






Grimper à Ganagobie, ça se mérite ! on y accède depuis Lurs par une petite route abrupte en pente raide ou il faut éviter de croiser et on débouche sur un plateau couvert de genevriers,  chênes verts et  pins d'Alep. 

" Quand on va maintenant à Ganagobie, c'est pour quelques heures, et on choisit son jour. C'est un site admirable. Les bénédictins y ont une Abbaye. Depuis un an et demi on monte à Ganagobie par une route parfaite.

(...) "Mais il y a seulement trois ou quatre ans, avant les travaux de la route "touristique", c'était un lieu qu'on atteignait qu'après quatre kilomètres de montée abrupte par des chemins dits raccourcis. Autant dire qu'ils n'y montaient que des spécialistes." Jean Giono - Notes sur l'affaire Dominici






En allant vers le nord et l'est, le petit sentier de pierres sèches chemine sur la crête


Vue du rebord nord du plateau- au fond, la montagne de Lure


"Celui qui est ému à Ganagobie par les vestiges de la foi ou par les vestiges de l'histoire doit aller, à mon avis, se pencher au rebord nord du plateau, sur les fonds qui séparent Ganagobie de la montagne de Lure. Il dominera le plan cavalier d'une sauvagerie sans exemple." Jean giono - notes sur l'affaire Dominici

Jean Giono disait aussi dans Colline : "Entre les collines, là où la chair de la terre se plie en bourrelets gras (...) à mi-chemin entre la plaine où ronfle la vie tumultueuse des batteries à vapeur et le grand désert lavandier, le pays du vent, à l'ombre froide des monts de Lure.




 C'est alors  une énorme muraille qui barre toute la largeur du plateau, se sont les remparts de Villevieille, un très long rempart rectiligne et massif livré aux herbes folles.







La récompense est au bout du chemin avec un spectaculaire point de vue à couper le souffle et un panorama imprenable sur la Durance et les Alpes.

Tout en bas, c'est  la rivière alanguie et veillée par les pénitents des Mées, la route vers Digne, les sommets enneigés des Alpes Italiennes, les collines du Haut Var et tout au fond du plateau de Valensole, la ligne bleue des gorges du Verdon.






"Une fois là haut donc, appuyé sur son bâton, l'accusé pouvait porter son regard et son désir sur la riche plaine de la Durance dont la partie la plus grasse était étalée sous ses yeux."
Jean Giono - notes sur l'affaire Dominici


Dans "les Grands chemins" Jean Giono écrit :
"Au delà un autre plateau du tonnerre que grâce au vent on voit dans tout son large, jusque très loin, à l'endroit où il butte contre les montagnes bleues".
Où encore dans "Que ma joie demeure" :
"Au fond des brumes, une sorte de radeau plat (...). Sur ces bords le soleil bouillonnait dans des forêts. Si on regardait à gauche : une barre de montagnes montait très haut (...) derrière elle, une autre montagne encore plus haute avec de la neige, et, derrière celle-là, alors un entassement de montagnes entièrement glacées."



L'église de l'Abbaye
Afin de rejoindre le monastère, nous cheminons par l'allée de Forcalquier, autrefois appelée 'le promenoir' parce que les moines s'y promenaient après le repas. 

Le porche de l'église romane est un portail à festons, le sol est fait de mosaïques déposées et restaurées après dix années de travail, le cloître à ciel ouvert n'est visible qu'à travers des vitres.


"L'Abbaye elle même est en ruine autour de son cloître resté intact. Restée intacte aussi l'église de l'abbaye, son porche roman cent mille fois photographié et qui tire des cris d'admiration à ceux qui ne crient d'ordinaire qu'aux matches de football". Jean Giono - notes sur l'affaire Dominici





Avant de redescendre dans la vallée,nous ne manquerons pas de faire un détour par la boutique du monastère ou les moines proposent plein de belles et bonnes choses issues de leur artisanat et une belle documentation touristique et religieuse.




vendredi 21 mars 2014

Balade sur le dos de Lure à la découverte du caïrn 2000





" Étant donné que j'ai été le guide et que, le premier, j'avais repéré le pays bleu à la lisière des nuages, j'ai le droit d'en parler, mais, étant donné que charité bien ordonnée commence par soi-même, et que nous sommes cinq gaillards bien décidés à ne rien laisser salir de ce que nous avons vu, touché, respiré et senti, je n'ai le droit de parler de ce pays que pour en donner envie - et en indiquer le chemin - à des gens de qualité (...) Ceux qui viendront ai-je dit, ils auront passé au travers de mes mots. Je leur dirai tout ce qu'il faut pour qu'ils puissent trouver mais je les avertirai que sans la bonté du coeur ils n'entreront jamais dans ce pays qui est la merveille des merveilles."
Jean Giono - Provence 



"Le pays bleu à la lisière des nuages

Le sentier sur la crête, en haut le signal de Lure


Nous partons donc du signal de Lure en direction de l'Est... Le sentier pierreux longe la crête, à l'ubac c'est la pente vertigineuse et la vallée boisée du Jabron, à l'adret, un immense plateau, se sont des collines et des ravins à perte de vue, l'herbe est rase, quelques touffes de lavande sauvage, du thym et de la sarriette, des cailloux , des buissons épineux, disséminés dans ce paysage, quelques bosquets de vieux chênes verts tordus par le soleil et les vents et de jeunes sapins.


"Quand j'arrivais dans la bousculade des collines, mon coeur fit doucement un petit plongeon. Des vagues de terre et de l'écume d'arbres à perte de vue..."
Jean Giono - Le serpent d'étoiles


En bas un ruban gris brille sous la chaleur, c'est la route qui monte de Saint-Étienne-les-Orgues et redescend sur Sisteron ou les Omergues.





Tout autour de nous de petites constructions de pierres plates, là un igloo, ici un abri de berger ou encore de petits édifices aux formes bizarres formés au gré de l'imagination des randonneurs, ce sont les caïrns!! 




Nous n'oublions pas d'apporter notre pierre à l'édifice en complétant au hasard une construction et continuons notre chemin jusqu'au "Pas de la Graille"

C'est à cet endroit  du panorama, au plus haut de la promenade, sur le "Toit du monde de Jean Giono" que obligatoirement je pense à la chevauchée de Pauline et d'Angelo pour rejoindre Théus, tout dans ce paysage me rappelle la belle aventure romanesque du "Hussard".


Le toit du monde...selon Giono

Nous cheminons maintenant sur un amoncellement de pierres sonores ou chaque pas fait un bruit de vaisselle cassée  :

" Au grand large des pierres plates, sonores comme des cloches, reproduisant le moindre bruit." 
Jean Giono - Ennemonde et autres caractères


Voilà que se profile au lointain le Caïrn 2000, au "Pas de la Graille", la route redescend vers la vallée du Jabron, traversons la pour pénétrer dans des alpages.




Nous faisons connaissance avec deux bergers de Saint Etienne-les-Orgues  et leurs 1700 brebis en "estive" . Il y a deux troupeaux, l'un de brebis qui portent déjà leurs petits, l'autre retournera au bélier pour avoir des petits au printemps suivant. Les bergers nous expliquent qu'une échographie de chaque brebis  sera réalisée à la bergerie en Octobre.



" Il s'était retiré dans la solitude, où il prenait plaisir à vivre lentement avec ses brebis et son chien."
Jean Giono - L'homme qui plantait des arbres


Le berger près du caïrn 2000

" Pour le commun des mortels, le berger est un homme qui rêve, appuyé sur son bâton. Bien sûr qu'il rêve, que voulez-vous qu'il fasse d'autre..."
Jean Giono - Ennemonde et autres caractères


Le berger, dessin de Lucien Jacques


Nous avançons péniblement au milieu du troupeau effrayé par notre présence sous l'oeil vigilant du chien patou!!




Le Caïrn 2000

Nous voici à destination, une grande plate-forme minérale et un Caïrn géant édifié  par les baliseurs du comité départemental de la randonnée avec l'aide de bénévoles et le concours de la commune de Cruis. IL célèbre l'an 2000.
Haut de 3,50 m et large de 2,50 m à la base il compte pas loin de 13000 pierres dont certaines viennent du monde entier. (source JL Carribou)





Quelques souvenirs posés sur les pierres du Caïrn


" Alchimie personnelle, utilisation de la nature à des fins spirituelles, le bonheur même, si difficile à obtenir, suinte alors comme une résine (...) Ainsi, l'art d'assembler les pierres est l'art d'un théâtre de cristal où sont assignées des sommes de tempéraments et d'états d'âme, des places pathétiques."
Jean Giono - La pierre



Au terme de cette promenade, nous nous attardons pour une pose bien méritée à la table de pique-nique , en bas coule la Durance et le panorama à 360°, que ce soit vers le Nord, l'Est, l'Ouest ou le Sud est majestueux et imposant et n'a rien à envier au panorama du départ! Nous sommes les rois du monde !!




Malgré la proposition des bergers, certes alléchante, de nous ramener à la voiture avec leur 4x4, nous déclinons l'invitation et repartons courageusement à pied par la route afin de récupérer notre véhicule, nous arriverons à l'aire de stationnement épuisés, cuits par le soleil encore chaud malgré l'heure avancée d'une soirée de Septembre, avec des images fantastiques plein la tête et rassasiés de tant de beauté!! Celui qui ne connaît pas cet endroit magique ne peut pas comprendre...

"Nous avions tant vu de belles choses que nos yeux luisaient comme des yeux de renard."
Jean Giono - Provence


la route à force de tours et de détours nous ramènera au point de départ tout là haut!

Et pour terminer, un beau poème à la gloire des vaillants randonneurs



Une belle idée pour cet été, bonne balade à tous !! Et n'oubliez pas de vous munir des deux tomes des livres de Jean-Louis Carribou !! Ses ouvrages cachent des trésors. (1)


(1) Tome 1 - 10 balades littéraires à la rencontre de Jean Giono, collection marcher un livre à la         main , le bec en l'air  (Manosque-des-Plateaux)
      Tome 2 - 15 balades littéraires à la rencontre de Jean Giono, collection marcher un livre à la         main , le bec en l'air  (Montagne de Lure)
       (Texte et itinéraires Jean-Louis Carribou, photographies François-Xavier Émery)

mercredi 19 mars 2014

Montjustin, lieu de culture et d'amitié...


Lucien Jacques, Serge Fiorio, Lucienne Desnoues et Pierre Citron ... Tous ont vécu à Montjustin et tous y reposent aujourd'hui pour toujours...


                                  


"Comment se rend-on à pied de Manosque à Montjustin?? De la porte Saunerie, on suit l'avenue Jean Giono (...) Un rond-point, et au-delà, une colline. C'est elle qu'il faut viser en suivant tout simplement le balisage rouge et blanc du sentier GR4 (...) Mais le plus beau c'est ensuite, entre Montfuron et Montjustin, là où le chemin longe la crête montagneuse et boisée sur près de 4 kilomètres..."
Dominique Le Brun- Le bâton de Colline

Le village est perché sur la crête, à 550 m d'altitude

Un Havre de paix au coeur de Montjustin
Le potager dominant un superbe panorama
La fontaine pour calmer la soif du randonneur...


La maison de Lucien Jacques à Montjustin

Lucien Jacques (1891-1961) Peintre, poète, écrivain, graveur d'art et bien d'autres encore, et par dessus tout grand ami de Jean Giono !!
Voici un court portrait de Lucien Jacques écrit par Lucienne Desnoues:
"Si sa marche était une danse, sa façon de vivre aussi : Déposer le pinceau pour prendre la plume, lâcher la laine pour manier le poinçon ou saisir le couteau et s'en aller cueillir la salade sauvage ; acheter à la venvole une maison, faire flotter et s'entrelacer les fils d'or de l'amitié ; offrir comme à la légère un cadeau d'un poids inestimable et sous cette apparence de virevoltes, décider, réaliser, persévérer, parachever. Jamais, l'appât de la finance où le goût des honneurs n'appesantit son style d'existence ni ne lui fit réprimer les pirouettes de son humeur, les cabrioles de son humour."
Lucienne Desnoues - préface à Tombeau d'un berger

Monsieur Fiorio à la fenêtre de son atelier à Montjustin


Serge Fiorio (1911-2011) était jadis maçon. Il aimait le dessin et la peinture, mais c'était un ouvrier bien trop consciencieux et conscient des difficultés du métier pour oser se mêler des choses de l'art. " - C'est Giono qui m'a obligé à oser, il m'avait carrément commander un portrait de lui, avec carte Blanche".
Dominique Le Brun - Le bâton de colline

Lorsque nous sommes venus à Montjustin cet été 2010, il était à sa fenêtre, il nous a demandé ce que nous cherchions et nous a gentiment fait monter à l'étage dans son atelier, une grande salle traversante, très claire, avec d'un côté une grande fenêtre donnant sur le Luberon et de l'autre celle donnant sur la plaine à perte de vue jusqu'à la montagne de Lure. 



Dans son atelier - Il allait avoir 100 ans !!  







Lucienne Desnoues (1921-2004) Née à Saint Gratien dans la banlieue parisienne en 1921, elle est la petite nièce du forgeron Desnoues qu'Alain Fournier évoque dans le Grand Meaulnes, elle épouse en 1947 le poète belge Jean Mogin et s'installe alors à Bruxelles.
En 1951 elle découvre la Haute Provence grâce à Lucien Jacques et passe toute ses vacances à Montjustin, au décès de son époux en 1986, elle s'y installe définitivement.
Source internet


"Or, c'est peu dire qu'il y a dans la poésie de Lucienne Desnoues un ton et une manière qui la distingue entre toutes. Rares sont les poètes du siècle dernier qui ont su atteindre dans le vers un tel art de la suggestion, rendre avec une telle sensualité l'état naturel des choses."
Jean Pierre Siméon - Préface à Magicienne Poésie





"Ma bâtisse, ma bastide
Sans office bien certain,
Fille du roc et du thym
Et comme eux sèche et solide,

Un peu gîte à braconniers
Un peu refuge à fourrage,
Toi qui sait le poids sauvage
Des amants et des gibiers,

Si je te livre au maçon
Pour qu'il palpe tes solives,
T'affermisse, te ravive
Et puis te sacre maison,

Quand t'emplira jusqu'aux tuiles
Un parfum de bon aloi,
Quand tu goûteras le poids
de gros meubles immobiles,

Ah ! Ne va pas oublier
les songes des pailles chaudes,
Le cri de l'amour en fraude
Ni le pas du braconnier."

Poésie de Lucienne Desnoues - La fraîche - Ed. Gallimard, 1958 


Pierre Citron (1919 -2010) Musicologue, écrivain et biographe de Jean Giono, il a aussi été Président de l'association des amis de Jean Giono.

Pierre Citron disait de Jean Giono :

" Cet homme si gai dans la vie quotidienne a produit une oeuvre qui, si en se renouvelant elle passe de la joie au bonheur, si elle est, dans la maturité teintée d'un humour aigu, est rarement gaie. Mais dans sa prodigieuse richesse d'images, d'inventions, de style, elle a le souffle, la lumière, l'ardeur de la liberté, et sa fascination ne peut que grandir ; même dans la veine la plus noire, Giono reste, selon une expression qu'il appliquait à un autre, un "professeur d'espérance" - comme tant de grands poètes."
Pierre Citron - Giono



" Notre seul bien c'est le présent, la minute même.
On nous veut avec les stigmates des grandes écoles ;
Je veux savoir s'il est agrégé en soleil !"

"La richesse de l'homme est dans son coeur.
C'est dans son coeur qu'il est le roi du monde.
Vivre n'exige pas la possession de tant de choses".
Citations de Pierre Citron


Le cimetière de Montjustin


Pour terminer cette petite balade Provençale, même si ce n'est pas l'instant le plus gai de cette visite à Montjustin, allons nous recueillir... au cimetière, que dis-je? au jardin du souvenir de toutes ces belles personnes...










Les stèles à la mémoire de Serge Fiorio, Pierre Citron et Lucien Jacques au cimetière de Montjustin 
** Henri Cartier Bresson (1908-2004) repose également au cimetière de Montjustin.