J'aurais aimé...

J’aurais aimé Manosque et la Provence comme berceau de mon enfance !
J’aurais aimé séjourner au Paraïs !
J’aurais aimé avoir 20 ans au Contadour pour vivre la grande aventure ! Lire la suite...

mercredi 18 janvier 2017

Jean Giono... au gré des saisons, des paysages et des éléments ...




Au gré du temps qui passe....

" Voici une succession de printemps, d'été, d'automne et d'hiver. Ainsi, pour les récits qu'il m'intéresse d'écrire, je ne vois pas d'armature plus solide que cette invisible route enroulée dans les cieux et sur laquelle, implacablement entraînés, nous devons subir le froid, le chaud, le parfum des narcisses et le chant de la grive."Jean Giono - Avant propos à "Que ma joie demeure" la pléiade (page 1348)



Montagne 


Les sommets vus du bord du plateau du Contadour 

"A Manosque, je vais toujours me promener vers l'est pour, au tournant des collines, voir apparaître (...) le vaste bol d'opaline blanc où sont entassés les énormes morceaux de sucre des Alpes."
Jean Giono - Journal

Vallée


La vallée de l'Asse à hauteur de Manosque 

"Il y a par exemple de petites vallées comme la vallée de l'Asse ('est un affluent de la rive gauche de la Durance) et qui apporte les eaux drainées dans les hauts massifs des environs de Castellane. Large ouverte d'abord, elle porte dans ses bras d'admirables vergers d'amandiers. (...) Dès qu'on le prend par la douceur, ce pays ne résiste pas. Il suffit de faire cent mètres en dehors de la route. On tombe sur des Tahiti de gens éblouis qui se demandent comment vous avez fait pour les trouver et que vous surprenez entrain de jouir de la vie." 
Jean Giono - Provence



BROUILLARD



Brouillard d'hiver en Haute-Savoie



"Cette farine qui passait contre le visage et engloutissait le corps, le corps des arbres, le corps de la montagne et qui couvrait le jour n'avait ni corps, ni forme, ni poids, ni force, ni couleur. Pas moyen de sentir son existence. (...) On avait l'impression qu'on n'était plus rien non plus, qu'on allait comme ça marcher à l'aveuglette pendant des siècles. (...) dans rien et devenir soi-même rien..."
Jean Giono - Batailles dans la montagne




Vent 



Grand vent à Lurs (04)




Ça, c'était une musique de vent, ah, mais une musique toute bien savante dans les belles choses de la terre et des arbres. Ça sentait le champs de maïs ténébreux : de longues tiges et de larges feuilles.
Ça sentait la résine et le champignon et l'odeur de la mousse épaisse. Ça sentait la pomme qui sèche. (...) Oui, c'était rudement beau."
Jean Giono - Un de Baumugnes



"...J'ai décrit les printemps, les étés, les automnes, les hivers, puis encore les saisons, et encore les saisons, et toujours, comme elles reviennent elles-mêmes en vérité dans le monde, ne cessant pas de répéter : "Prends, prends, prends, c'est à toi".

Jean Giono - Les vraies richesses



Automne



Plaine de la Durance en Automne (source internet)


"Ce fut d'abord une tache jaune derrière un bosquet de la plaine. Je la pris pour une plaque de soleil, plus loin sur le bord du torrent, il y avait aussi deux taches jaunes, puis sur les collines quelques autres toutes semblables. Cela ressemblait aux traces de pas d'un géant. L'air brillait. La chaleur silencieuse voletait dans le ciel pur. Notre vallée était pliée dans la robe des dieux."
Jean Giono - Naissance de l'automne



Ombre


L'ombre des nuages en Drôme provençale
au dessus de Nyons (col de Lescou) 



"Il faisait un beau soleil, et puis des ombres de nuages marchaient par les champs comme un troupeau de grosses bêtes, à ces moments, les ombres marchaient sur la route. Alors elle était toute sombre (...) Et puis le soleil revenait, parce que l'ombre ça va vite et puis qu'elle se moquait de tout, et qu'elle filait droit devant elle sur les collines...
Jean Giono - Qe ma joie demeure




Orage



Embrun (O5) après l'orage 



"Le tonnerre ne cesse pas, de tout le jour de sauter de côté et d'autre comme un chien dans un jeu de quilles. Sur le soir, pendant qu'il continue, le ciel s'ouvre d'un seul coup de haut en bas. Apparaît un large espace bleu. Des arcs en ciel jaillissent de terre."
Jean Giono - Que ma joie demeure


Neige



Journée d'hiver en Haute-Savoie

"Le ciel est aussi blanc que la terre. Il y a une telle épaisseur de neige sur tout que tout a disparu. A peine si une ligne noire comme un fil de tabac dessine le contour des arbres. On a frotté la gomme sur tout : la page est redevenue presque blanche (...) Le silence et le blanc font un tel vide qu'on a envie de mettre du rouge et des cris dans ça avec n'importe quoi." 
Jean Giono - Les grands chemins



Printemps



Amandiers en fleurs ( photo Mare Greet Beun -avec autorisation
du Plein des sens dans les Alpes de Haute-Provence)

"Cet après-midi où ça s'est bien trouvé pour faire les travaux de fin d'hiver, tout le monde était aux champs, même les enfants parce que c'est jeudi. Même moi parce que ça faisait tant de rires et tant de chansons que je me suis dit : " C'est le printemps, les amandiers doivent être fleuris". Ils n'étaient pas fleuris mais, dans l'épaisseur de tout le plateau planté d'amandiers nus il y avait à la cime des branches comme une mousse bleue et rousse, ce qui est le gonflement de la sève."
Jean Giono - Joffroi de la Maussan (Solitude de la pitié)



Été



Un été de canicule à Saint Julien le Montagnier

" La terre ouvre à perte de vue deux vastes ailes de soufre. Il n'y a plus de couleurs. Il n'y a plus d'étendue ; plus rien ne la creuse, la marquant de subtiles différences. Le ciel et la terre sont devenus comme de la cendre. La montagne malgré sa présence n'existe plus. L'énormité du silence sonne comme une cloche sombre."
Jean Giono - Batailles dans la montagne



Hiver



Photo extraite du film "un roi sans divertissement"
l'arrivée du capitaine Langlois

"D'ailleurs tout de suite après, il se met à tomber de la neige. A midi tout est couvert, tout est effacé, il n'y a plus de monde, plus de bruit, plus rien. (...) Dehors il n'y a plus ni terre, ni ciel, ni village, ni montagne ; il n'y a plus que les amas croulants de cette épaisse poussière glacée d'un monde qui a du éclater."
Jean Giono - Un roi sans divertissement



Soleil



Septembre 2016 dans les Hautes Alpes

" La force du soleil. Se mettre là en face du soleil. Là le soir quand il n'est pas trop chaud. et puis en manger, en manger, tant qu'on peut, vite, vite, bien se remplir de soleil. Alors la force, on ne l'a pas dans les bras. On l'a dans la tête et on sait comment se fait la vie."
Jean Giono - Joselet - Solitude de la pitié




Chaleur



Angelo sur les toits de Manosque
(photo extraite du film "Le Hussard sur le toit) 


"La chaleur pétillait sur les tuiles. Le soleil n'avait plus de corps ; il était frotté comme une craie aveuglante sur tout le ciel ; les collines étaient tellement blanches qu'il n'y avait plus d'horizon."
Jean Giono - Le hussard sur le toit 




Pluie 




Fin d'après-midi orageuse près du lac de Serre-Ponçon (05)


"Je dépasse à peine le premier rebord de terre que ça me fait comme un grand froid sur l'échine.
Je lève l'oeil, il y avait dans le ciel cinq gros nuages lancés à fond de train et c'était l'avant garde. (...) Mais ce qui venait derrière : la fin de tout, une confiture d'encre, sans forme ni rien, avec des tressautements de tonnerre et un grand rire d'éclair. (...) Je cavale en vitesse sur la pente et, tout à coup, j'entends la grande averse qui court après moi."
Jean Giono - Un de Baumugnes





"le soleil n'est jamais aussi beau qu'un jour où l'on se met en route ..."
Jean Giono - Les vraies richesses