J'aurais aimé...

J’aurais aimé Manosque et la Provence comme berceau de mon enfance !
J’aurais aimé séjourner au Paraïs !
J’aurais aimé avoir 20 ans au Contadour pour vivre la grande aventure ! Lire la suite...

dimanche 24 février 2013

Manosque : "une ville de couvents (...) de jardins intérieurs, de puits et de magnifiques fontaines"


Manosque vue du Mont d'Or
"Manosque a sa beauté, elle possède évidemment, elle aussi comme tout le monde, ses portes et ses églises : La Saunerie, le Soubeyran, Notre Dame, Saint Sauveur et même l'admirable petit hôtel de la grand'rue dans lequel est installé le Presbytère, mais le véritable trésor de Manosque est sa beauté... On apprend à donner de l'importance aux petites joies, et surtout à les additionner les unes aux autres. Et s'il fallait donner à la beauté de Manosque une définition, qui conclut, un titre qui dise tout, je l'appellerais "l'École supérieure du bonheur". 
Jean Giono, Provence

La porte Saunerie

"Il y avait, à l'entrée de la ville, une belle porte moyenâgeuse, vous me direz, elle y est encore ! Non, il y a bien quelque chose qui lui ressemble, mais ce n'est plus elle, la mienne avait comme coiffure, une genoise de tuiles grises, celle-là arbore des créneaux de pierres neuves, insolites, insolents et faux !"
Jean Giono, Manosque-des-plateaux

Le Mont dOr
"Ainsi du haut de cette colline, ronde et féminine on voit tout le large pays"

"Ce beau sein rond est une colline, sa vieille terre ne porte que des vergers sombres"



Le Centre Jean Giono est situé boulevard Elémir Bourges à Manosque.
C’est un espace culturel au service d’une oeuvre littéraire, il permet de mettre l’oeuvre de Jean Giono à la portée de tous.

Son fonds entièrement consacré à l’écrivain se compose d’environ 2 600 documents (toutes collection confondues). Deux espaces sont proposés au public :
  • une bibliothèque, lieu de lecture et de recherche et une vidéothèque ;
  • des expositions permanentes et itinérantes.
Des balades, séjours littéraires, rencontres et lectures spectacles sont régulièrement organisées. Source internet

Manosque, ville natale et port d'attache...

Jean Giono est né à Manosque le 30 Mars 1895, il est le fils de Jean Antoine Giono, cordonnier et de Pauline Pourcin, repasseuse. 


"Mon père était un homme extraordinaire ; et tout compte fait, ma mère aussi"

Pauline

"Ma mère, fine, blonde, et bleue quant au regard, m'apparaissait alors outremer, rouge et or, avec quelque chose de brutal et de naïf"
Jean Giono, Une rose à la main, manuscrit inédit cité dans Giono de Pierre Citron


Jean Antoine Giono
"Si j'ai tant d'amour pour la mémoire de mon père, si je ne peux me séparer de son visage, c'est qu'aux expériences de chaque jour je comprends tout ce qu'il a fait pour moi".
Jean Giono, Jean le Bleu

Contrairement à ce qui était écrit il y a encore quelques temps, la maison sur laquelle la plaque était apposée et qui est en photo ci-dessous n'est pas celle de Jean Giono, d'ailleurs cette année, une nouvelle plaque est apposée sur cette maison désignant donc celle... d'en face ! Allez savoir, c'est donc au no 14 rue Grande que Jean Giono vécut son enfance et c'est au no 1 rue Torte, juste à côté qu'il est né.

Maison rue Grande à Manosque sur laquelle était apposée la première plaque
"Notre maison était toute double ; elle avait deux voix et deux visages. Au rez-de-chaussée était l'atelier de repassage de ma mère. Une grande table étoffée de draps blancs. Ma mère chantait comme un oiseau..."
Jean Giono - Jean le bleu


Première plaque (inexistante en 2018) et remplacée par celle ci-dessous



Plaque récente (2018) désignant maintenant la maison d'en face...


Dans la maison de la rue Grande au numéro 14, l'atelier de sa mère donne sur la rue et celui de son père est dans les étages, Jean aime à faire des visites dans l'un ou dans l'autre, la vie est paisible et heureuse. A cinq ans, il est mis à l'école chez les soeurs, deux ans plus tard il passe au petit collège de Manosque ou il restera neuf ans, jusqu'à la fin de la seconde où il est bon élève sans excès.




le numéro 1 rue Torte ou Jean Giono est né



"J'allais à l'école chez les soeurs de la Présentation. C'étaient généralement des ouvrières de ma mère qui m'y conduisaient. Tantôt Antonine, tantôt Louisa, tantôt une autre Louisa."
Jean Giono - Jean Le bleu



Jean à l'âge de 5 ans

"Je me souviens de l'atelier de mon père. Je ne peux pas passer devant une échoppe de cordonnier sans croire que mon père est encore vivant, quelque part dans l'au-delà du monde, assis devant une table de fumée, avec son tablier bleu, son tranchet, ses ligneuls, ses alènes, en train de faire des souliers en cuir d'ange, pour quelque dieu à mille pieds."
Jean Giono - Jean le bleu



Le "petit collège lépreux" collège Saint-Charles

" Je retournais à l'école à quatre heures. J'étais maintenant un élève du petit collège lépreux que la ville avait rejeté là-haut, hors d'elle, sur les aires à blé, du côté des collines."
Jean Giono - Jean le bleu


En 1911, un an avant le bac il doit quitter le collège, son père gravement malade ne peut plus faire vivre la famille. Jean entre alors comme garçon de courses à l'agence manosquine du Comptoir d'Escompte, il aura ensuite un travail de bureau et "fera un bon petit employé" note son supérieur.
Cette année là, naît le grand lecteur passionné qu'il deviendra, il se constitue l'amorce d'une bibliothèque où figurent les plus grands auteurs et la lecture sera son activité la plus indispensable. Tout naturellement, c'est en 1911 qu'il commence à écrire.




Le Comptoir National d'Escompte sur le boulevard de la Plaine
Aujourd'hui Crédit agricole de Manosque

"Cette fois, c'était bien le rapt. Mon corps était toujours là, dans la ville ; c'est lui qui avait quitté le collège et qu'on tenait maintenant dans une banque. On le faisait asseoir devant une table, il copiait des adresses. On lui donnait des lettres, il allait les porter. On l'appelait :
"Va ouvrir la porte à la dame."
Et j'allais ouvrir la porte à la dame..." 
Jean Giono - Jean le bleu



Jean Giono est mobilisé fin 1914, juste avant il rencontre Elise Maurin, fille d'un coiffeur et d'une couturière, c'est le grand amour, il a alors dix-neuf ans, en 1916 il est à Verdun, en 1917 au Chemin des Dames, de rudes batailles sont engagées où nombre de ses camarades seront tués. Il a traversé la guerre sans blessure grave, sans avancement, sans décoration et sans avoir tuer personne dira-t-il. La guerre sera pour lui, le mal absolu. Son pacifisme ne sera pas rationnel, mais à la fois viscéral et spirituel.
D'après "Giono" de Pierre Citron 

"Pendant ce temps, le lait de la terre ruisselait dans toutes les herbes et la gloire des bêtes et des arbres montait. Les hommes trop nourris avaient oublié leurs génitoires ; ils faisaient l'amour avec du pétrole et des phosphates, des choses sans hanches ; ça leur donnait envie de sang.
Il me fut facile de partir à la guerre sans grand émoi, tout simplement parce que j'étais jeune et que sur tous les jeunes hommes, on faisait souffler un vent qui sentait la voile de mer et le pirate."
Jean Giono - Jean le bleu



Elise

Jean est démobilisé en Octobre 1919 et reprend alors son travail à la banque, son père usé par la maladie meurt en avril 1920, Jean épouse Elise le 22 Juin 1920, mariage civil qui fait soupirer Pauline Giono.
D'après "Giono" de Pierre Citron


"Il était malade. Une sorte de douleur sombre et sourde lui mangeait le foie. Il ne se plaignait pas. Nous sentions seulement qu'il était durement atteint dans le plus douillet et le plus vivant de lui même. Il avait maigri. (...) Il était devenu cruel et dur. Sa mince bouche rongée par une sorte de fièvre acide n'était plus, sous sa moustache, qu'un fil de vinaigre."
Jean Giono - jean le bleu



Le Paraïs

A partir de 1920, Jean écrit constamment, il a décidé qu'il serait écrivain, ses poèmes attirent en 1921 l'attention de Lucien Jacques, une correspondance s'engage et ils resteront amis pendant 40 ans. En 1926 naît sa première fille, Aline. Son premier roman, Colline parait en 1929, c'est tout de suite un grand succès, il abandonne alors son travail à la banque et décide de vivre de sa plume. En 1930 il achète en s'endettant, la petite maison du Paraïs sur les pentes de la colline du Mont d'or. Sylvie sa deuxième fille voit le jour en 1934. Il écrira toute sa vie, jusqu'à cette nuit funeste du 8 Octobre 1970.
D'après "Giono" de Pierre Citron



Au cimetière de Manosque 



"Où je vais personne ne va, personne n'y est jamais allé, personne n'ira. J'y vais seul. Le pays est vierge et il s'efface derrière mes pas."
Jean Giono

samedi 23 février 2013

J’aurais aimé...


J’aurais aimé Manosque et la Provence comme berceau de mon enfance !
J’aurais aimé séjourner au Paraïs !
J’aurais aimé avoir 20 ans au Contadour pour vivre la grande aventure !
J’aurais aimé être employée au Comptoir National d’Escompte !
J’aurais aimé savourer une glace au grand café glacier !
J’aurais aimé récolter les olives sur les pentes du "Mont d’or" !
J’aurais aimé trouver la fraîcheur le long du petit canal de Manosque !
J’aurais aimé parcourir les sentiers près de la Thomassine !
J’aurais aimé découvrir le plateau de Valensole, "ce grand désert lavandier" !
J’aurais aimé apprécier le vin aigre des Paysans de Lalley !
J’aurais aimé assister au procès Dominici !
J’aurais aimé partager le banquet de Crésus !
J’aurais aimé participer à l’enquête du Capitaine Langlois !
J’aurais aimé chevaucher  sur la crête de Lure avec Pauline et Angelo !
J’aurais aimé danser avec Hortense au bord de la Durance !
J’aurais aimé saluer Lucien Jacques et Serge Fiorio à Montjustin!
J'aurais aimé la compagnie d'Edith Berger à Lalley !
J’aurais aimé échanger, la-haut aux graves avec Pierre et Paule Pellegrin !
J’aurais aimé prendre un café avec Pierre Magnan, le matin à Forcalquier !
J’aurais aimé apprendre l’histoire de cette Provence chère à Maurice Chevaly !

Et surtout, surtout, par dessus tout, j’aurais aimé faire la connaissance de Jean Giono !!

J’aurais aimé qu’il me narre "Sa provence", son pays secret, sa référence, sa préférence, cette Provence des hautes terres, rude, sombre et mystérieuse du Bout de la route et d’Un roi sans divertissement ! cette Provence des collines et des vallons éclaboussée de soleil et écrasée de chaleur...
Michèle Reymes


"Des vagues de terre et de l'écume d'arbres à perte de vue"


"Ce pays là, je ne le quitterai jamais, il m’a donné, il me donne encore chaque jour, tout ce que j’aime. On est d’abord touché par un  silence qui repose  sur toute l’étendue  du pays. Sur les vastes plateaux  couverts  d’amandiers, à l’époque ou les arbres sont en fleurs, on entend à peine le bruit des abeilles. On peut marcher des journées entières seul avec soi-même, dans la joie, un ordre, un équilibre, une paix incomparables"  
Jean Giono, Provence