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jeudi 28 février 2019

Le Contadour... Un grand tapis magique !!



Le Contadour, un "grand tapis magique"...


"Le bord ultime du monde ..." René Frégni (1)





"Cette impression de bout du monde, rares sont ceux qui, arrivant au Contadour, ne l'ont pas éprouvée."
Alfred Compozet (2) - Le pain d'étoiles, Giono au Contadour



"Cette impression de bout du monde..."


"Ces paysages composés de neuf dixièmes de ciel et d'un petit dixième de terre, et encore de terre qu'on surplombe, font jouir l'âme de délices féodaux (...) Les qualités de ce pays sont des qualités de lumière (...) Les petites routes sont très familières et vous frottent le dos à toutes les haies. S'arrêter, marcher à pied pour monter à un coteau, devient tout naturel dès qu'on a éprouvé les premières richesses."
Jean Giono - Arcadie


Le Contadour et le Moulin au premier plan - Aquarelle de Lucien Jacques (3)


Ce jour là, nous avions décidé d'aller voir de plus près le squelette du village ruiné du "vieux Redortiers". Il faisait très chaud et l'orage menaçait, mais emportés par le désir de toujours aller voir plus loin... nous partîmes confiants.
Nous posons la voiture sur le parking de la petite mairie de Redortiers et nous nous dirigeons, d'abord par la route puis le chemin jusqu'au "Moulin".(4)



"Des deux maisons que nous avions au Contadour, la première s'appelait "Le Moulin" Près d'elle restaient les ruines d'une tour de grosse maçonnerie (...) Moulin magique, nous nous sommes nourris de sa mouture. Et d'avoir mangé le pain d'étoiles vient sans doute mon incapacité à écrire du Contadour avec la sérénité d'un historien..."
Alfred Compozet - Le pain d'étoiles




Le Moulin en 2018

Et sa maison meunière attenante, les niches que l'on voit dans le mur de pierres sèches
 à l'arrière plan sont les emplacement protecteurs de ruches.  
Jean Giono et Lucien Jacques devant le Moulin (Source Giono)(4)

"Ce sont des terres avec des champs ; les routes qui font les pas ; l'étendue des plaines, le désir de savoir ce qu'il y a dessus et au-delà ; le relèvement des collines, l'envie qu'elles me portent ; (...) l'envie qu'elles me haussent."
Jean Giono - Triomphe de la vie 



Terres cultivées sur le plateau


"Les routes qui font les pas..."
Nous continuons notre balade pour arriver aux Graves (5), deuxième maison du Contadour, cette bergerie de pierres blondes et de beau volume que je nomme depuis fort longtemps "La maison de Giono" je me la suis appropriée et chaque visite au Contadour mérite sa photo !!
Elle est posée légèrement en contrebas de la D5, venant de Banon,  sur la rive droite  au contrefort d'un vallon, il faut être vigilant car on peut facilement la rater, ne devinant que le toit !! Seul repère, le panneau indiquant : "Chemins de la résistance".




Aux Graves, il nous faut traverser la D5 et emprunter un chemin, toujours vers le sud qui longe la départementale.



"Comment ce fait-il qu'elle nous fût encore inconnue ? Elle était à moins de cinquante mètres de la route, quoique si aplatie au sol dans un pli du terrain que, venant de Banon, on ne pouvait voir qu'un bout de toit si roux et si charrué qu'on le confondait avec les chaumes alentours."
Alfred Compozet - Le pain d'étoiles


"Si aplatie au sol dans un pli du terrain..."

Les Graves - été 2018

"Terre magique"


"Peu importe où l'on se trouve sur le plateau du Contadour,  quand ou tourne la tête vers l'ouest il est là, comme posé sur le plateau d'Albion celui qu'on nomme "Le géant de Provence", en  droite ligne d'horizon de la montagne de Lure qui elle domine à l'est (6)...
Ainsi ces deux montagnes (je n'oublie pas pour autant la Sainte-Victoire, emblématique en soi) qui font la fierté du territoire provençal, si proches, si semblables en altitude, si magiques mais en même temps si différentes, l'une livrée depuis fort longtemps au "tourisme de masse" et l'autre beaucoup plus "sauvage et solitaire", eh bien elles nous enchantent le regard et font partie des petits bonheurs de la Provence !



La montagne de Lure depuis la crête du Ventoux

Le Mont Ventoux depuis la crête de Lure
Au premier plan, le plateau du Contadour 


"L'ouest, pour qui faisait un simple tour d'horizon, c'était d'abord, dominant une crête imprécise de collines, le Mont Ventoux aux allures de Fuji-Yama avec sa pointe nue aux calcaires si éblouissants qu'on le croirait éternellement enneigé."
Alfred Compozet - Le pain d'étoiles


"Sa crête enneigée..."
"Quand le taxi s'arrête et dès la porte ouverte, le vent et la fraîcheur me sautent au visage. Je prends le Ventoux en pleine figure. Il est là-bas, à soixante kilomètres d'ici, mais il est seul, on ne voit que lui. Le regard ne va pas ailleurs. Je ne sais pas que c'est le Ventoux. C'est Jef qui me l'apprend."
Pierre Magnan - Pour saleur Giono

Le Ventoux depuis les Graves


"Il est des chemins qu'on savoure, certains feutrés d'herbe, embaumés de menthe, d'autres souples au pas et d'une élasticité telle qu'on se sent par elle propulsé sans effort."
Alfred Compozet - Le pain d'étoiles



"Sentiers feutrés d'herbe ou souples au pas ... "

"Il sentait maintenant l'odeur des pins. Ils étaient tout près ; l'odeur venait déjà du sol mou couvert d'aiguilles. On entendait chanter les pins là-bas devant..."
Jean Giono - Le chant du monde


Petit bois de pins sur le sentier entre "le Moulin" et "les Graves"


"C'est colline après colline, on monte d'un côté on descend de l'autre, mais chaque fois, on descend un peu moins que l'on a monté. Ainsi peu à peu, la terre vous hausse sans faire semblant (...) Enfin on aborde le plateau, l'étendue toute rabotée par la grande varlope du vent."
Jean Giono - Regain


La montée vers le plateau


"Soudain, c'était le bout du monde..."



"Soudain, c'était le bout du monde (...) au-delà ce n'était plus que sentiers, pistes qui très vite se perdaient puis plus rien que la pleine terre."
Alfred Compozet - Le pain d'étoiles


"La grande varlope du vent... "

Et l'arbre de "Regain" selon mon imagination :

"Cette chose noire avec tantôt une branche de ce côté, tantôt une branche de là. Cette chose que je t'ai dit trois ou quatre fois : "Qu'est-ce que c'est ?" et que tu as dit : "C'est un arbre, marche", c'est là encore. Ça a fait : hop ! " 


Emportés par la beauté du lieu, la chaleur de plus en plus pesante , le vent chaud qui nous enivrait et la fatigue se faisant sentir, nous abandonnâmes l'idée de partir à l'assaut du vieux village ruiné, quelques alertes de danger à destination du randonneur, les ruines étant aujourd'hui livrées à la végétation,  finirent de nous en dissuader et c'est d'un pas décidé que nous avons contourné l'éperon rocheux,  mais nous nous promettons toutefois d'y revenir plus tard et au petit matin !! 


Champs de lavande

"A mi-route, on trouvait quelques champs de lavande et sur un éperon isolé, la ruine d'un village depuis longtemps retourné à la pierre."
Alfred Compozet - Le pain d'étoiles





Et puis le paysage se découvre, après avoir longtemps suivi une agréable piste longeant le vallon de la Riaille, et emprunté ensuite  le chemin de Peymian,  nous émergeons enfin sur un paysage agricole qui s'ouvre devant nous, le sentier côtoie maintenant des champs cultivés, quelques fermes nous annoncent le retour à la vie humaine, la route se dévoile, goudronnée et  ombragée, nous apercevons bientôt la chapelle du Contadour,  c'est la fin de cette belle randonnée. (7)



Au fond du vallon de la Riaille

La petite route goudronnée qui descend vers la chapelle


La chapelle du Contadour, Église Saint-Jean-Baptiste (Source internet ) 

"Plus rien que de la pleine terre..."

"Et puis soudain pour souligner ce témoin, sur un dos-d'âne, la route bascule et le coffre aux images s'ouvre trop grand pour ma courte vision."
Pierre Magnan - Pour saluer Giono


"Une terre rase..."


"Devant moi une terre rase montait vers le sommet qui me paraissait être la joie."
Jean Giono - Les vraies richesses





CONTADOUR
Ventre d'or
palpitant d'herbes odorantes
fleuri de vent vermeil
Morceau de rêve 
accroché au ciel
ruisselant d'été
avec délice
nous t'avons goûté
au coeur de l'hiver
seule je reviendrai
apprivoiser tes noirs sentiers
je caresserai tes herbages glacés
réveillerai tes bruissements secrets
embrasserai ton ventre d'écorces mouillées
pénétrerai tes replis sauvages
boirai à tes sources souterraines
et si tu le veux bien CONTADOUR
mien je te ferai.

Marie-Christine Talon 19/11/1995
Les cahiers du petit Contadour



(1) René Frégni : Ecrivain vivant à Manosque, auteur d'une quinzaine de livres imprégnés de ses voyages et de son expérience, son dernier roman "Des vivants au prix des morts" a obtenu le prix des lecteurs Gallimard 2017

(2) Alfred Compozet : Poète, maçon, pacifiste, grand ami de Lucien Jacques et auteur du "Pain d'étoiles" relatant avec beaucoup d'amour et de poésie l'aventure du Contadour.
Voir le très bel article de mon ami André Lombard :
http://sergefiorio.canalblog.com/archives/2015/10/16/32780073.html

(3) Lucien Jacques : Poète, peintre, sculpteur, grand ami de Jean Giono, il est un des initiateurs des rencontres du Contadour - pour en savoir plus :
http://amislucienjacques.fr/


(4 et 5) Le Moulin et les Graves : Les deux maisons achetées par Jean Giono et les contadouriens sur la montagne de Lure - suivre le lien sur les précédents articles du blog :
https://jeangiono.blogspot.com/2013/04/le-contadour-un-foyer-de-poesie-vivante.html
https://jeangiono.blogspot.com/2013/04/l-e-contadour-mythes-et-realites.html

(6) Le Mont Ventoux : 1910m - La Montagne de Lure : 1826m

(7) Pour plus de détails sur cette randonnée au vieux village de redortiers, se référer à l'excellent blog de mon amie Nicole Despinoy : 
https://www.randomania.fr/le-vieux-redortiers/

jeudi 25 janvier 2018

Montagnes et vallées, atlas Giono ..." Il va vous faire comprendre que votre pays est beau "




"Cet apaisement qui nous vient dans l'amitié d'une montagne."



"Je crois qu'il faudrait commencer à parler des "itinéraires de petite vitesse", de voies sur lesquelles il importe de s'arrêter tous les cent pas, de voies de communications permettant de connaître un pays et non de le traverser comme la flèche traverse la pomme." 
Jean Giono - Provence






"Pour qui a vécu un peu de temps dans un petit hameau de montagne par exemple, il est inutile de dire combien cette montagne tient de place dans les conversations des hommes."
Jean Giono - Solitude de la pitié






Le petit hameau de Valpréveyre dans la vallée du Queyras


" Pour bien comprendre, (...) il ne faut jamais oublier quel marcheur infatigable était Giono. C'est parce qu'il les a arpentés dans tous les sens que la Montagne de Lure, les plateaux et les ravins de Valensole... 



Giono, marcheur ... 


Montagne de Lure au caïrn 2000

Le plateau de Valensole au mois d'août
Au fond les monts du Verdon


...et les collines du Trièves ont si richement nourri son oeuvre. Aller à pied était pour lui et pour la plupart des individus qui savent encore mettre un pied devant l'autre - un moyen d'exciter son imagination et de mettre de l'ordre dans le foisonnement de sa créativité.
(...) Pour voir ce que Giono a vu, il faut aller à pied."
Dominique Le Brun - Le bâton de Colline 


"Un entassement de montagnes..."






"Alors on est obligé de relever les yeux et notre monde véritable apparaît.
Il est entassé montagnes sur montagnes ; une passe sa jambe sur l'autre ; une appuie son cou sur l'épaule de l'autre ; une hausse encore plus l'épaule. Là-bas au fond sont les glaciers."
Jean Giono - Batailles dans la montagne






"un entassement de montagnes... " (vue du col de la Bonette)

"Quand vous voyez une montagne ou un entassement de montagnes et les couloirs bleus des vallées qui tournent autour, ce grand spectacle sous vos yeux vous parle et vous raconte une histoire très particulière qui est l'histoire de la montagne proprement dite..."
Jean Giono - Provence



"Des couloirs bleus des vallées..." (vallée du Queyras - Abriès) 

(...)"C'est une histoire de torrents, de forêts, de pâturages..."



Torrent sur le sentier du belvédère du Mont Viso
"On voyait galoper les eaux blanches et les crinières d'écume qui flottaient au dessus des rochers."
Jean Giono - Batailles dans la montagne






Randonnée en forêt au belvédère du Viso


Pâturage sur la crête de Lure (Vers le Caïrn 2000) 


"De scieries, d'élevage, de bergeries, d'artisanat fromager..."






Scierie sur le chemin de l'abbaye de Boscodon (Hautes-Alpes)




Ruine de la bergerie du "Jas des agneaux" sur le plateau du Contadour
avant de descendre sur le Pas de Redortiers et la vallée du Jabron


Bergerie  de Crésus sur le plateau du Contadour 

Fromagerie à Barcelonnette


Sur la route entre Vercors et Trièves


Le Mont Aiguille 


"A cent kilomètres dans le nord, le Ferrand, l'Obiou, le Mont Aiguille et la trouée du col de la Croix-Haute jalonnent les frontières du Dauphiné."
Jean Giono - Provence


Le Mont Aiguille sous le soleil de juin 2017


Le Mont Aiguille par Édith Berger
Peintre du Trièves et amie de Jean Giono

Le Mont Viso




La table d'orientation de la Bonette - 2862 m
Route la plus haute d'Europe qui mène à Nice


Le mont Viso depuis la table d'orientation  du col de la Bonette

" Déjà le ciel est noir dans les cassures de neige des Alpes, ma vue de ce côté-là va jusqu'à la pyramide du Mont Viso (...) à peu près dans cette direction-là, c'est Nice. Dans une demi-heure on allumera, d'un seul coup, tous les réverbères de la promenade des Anglais."
Jean Giono- Provence


Le Mont Viso (source internet)


"Vallées de plus en plus étroites, à mesure qu'elles remontent vers leurs origines ; troupeau de plus en plus long à mesure qu'il entre dans un passage plus étroit. Au moment où l'été touche les montagnes, où s'allument les premières fleurs dans les hauts pâturages d'Allos, dans les prairies du Mont Viso, dans les solitudes du Lautaret, le premier mulet, bientôt suivi des premiers moutons, prend pied dans la montagne."
Jean Giono - Provence




"Vallées de plus en plus étroites..."
En montant au belvédère du Viso

"Au moment où l'été touche les montagnes..."



"S'allument les premières fleurs dans les hauts pâturages..."
"La Madone de Stefano me fait penser aux prairies du mont Viso en pleine floraison de juillet (me donne une joie semblable). Mais qui est arrivé exactement à la même heure que moi, dans la même lumière que moi, dans le même état d'esprit que moi, dans le même angle de vision que moi aux prairies du Viso, le 6 juillet 1915? Il faudrait aussi avoir vingt ans, être soldat au 159e régiment d'infanterie alpine, dans une compagnie qui a un bon sergent, faire grande-halte avec une faim de loup, entamer un casse-croûte de sardines à l'huile, sentir qu'on a toute une bonne heure pour reposer ses pieds et savoir qu'on a encore tout un bon mois avant de partir pour la guerre."
Jean Giono - Voyage en Italie



Vallée du Queyras, en route vers le belvédère du Viso


"Mais tout est si bien réglé depuis des siècles qu'au moment même où la fleur d'été pointe dans nos pâtures, le premier museau de mouton destiné à manger cette herbe pointe dans le chemin."
Jean Giono - Provence




"... Le premier mulet, bientôt suivi des premiers moutons, prend place dans la montagne... "

La vallée de l'Ubaye et Barcelonnette




La haute vallée de l'Ubaye et le village de Saint-Paul


Le pont du Châtelet

"La vallée de l'Ubaye est appelée "La vallée par excellence". Vallée sévère ; et s'il fallait (comme il faudra tout à l'heure) parler du caractère des hommes et des femmes des Basses-Alpes, c'est, dans l'essentiel et le plus secret, à la vallée de l'Ubaye que je les comparerais. Beaucoup de peine et beaucoup de travail d'une eau très claire, et assez menue ont tranché dans des monts sourcilleux et abrupts. (...) Au bout de cette vallée, comme au bout de la branche souple et forte du hêtre, un faine dans sa collerette de vermeil, la vallée de Barcelonnette."
Jean Giono - Provence



Barcelonnette et son chapeau de gendarme

"Il nous reste encore à parler d'une partie de la Haute-Provence très caractéristique et très sauvage qui se trouve dans les vallées perdues des  premiers contreforts des Alpes. Les premiers contreforts des Alpes font partie de la Haute-Provence, la Haute-Provence en principe monte jusqu'à Barcelonnette, c'est-à-dire jusqu'à la frontière italienne."
Jean Giono - Provence



Lac de Serre-Ponçon et l'Ubaye à hauteur de Saint-Vincent-les-Forts


L'Ubaye à Barcelonnette


"Le car parti de Marseille à midi arrive maintenant à Barcelonnette. Dans la profonde vallée de l'Ubaye, la nuit est déjà tombée quand j'en ai encore ici, sur mon belvédère, pour une bonne demi-heure de jour."

Jean Giono - Provence




La jolie ville de Barcelonnette, ses façades et ses terrasses
aux couleurs de la Provence

"Au delà c'est la haute montagne avec ses mélèzes et ses sapins, avec ses pâturages d'été pour les moutons."
Jean Giono - Provence


"La haute montagne, ses mélèzes et ses sapins..."


Hameau de montagne à hauteur de
Le Lauzet-Ubaye



L'histoire des villas dites "Barcelonnettes"


Les impressionnantes villas mexicaines de Barcelonnette



Au XIXe siècle les frères Arnaud originaires de Jausiers et colporteurs l'hiver dans le commerce du drap partent au Mexique dans le but de faire fortune dans un pays où tout est à construire. Ils créent avec quelques-uns un véritable empire Barcelonnette, principalement dans l'industrie textile et le commerce de nouveautés. 
L'émigration des habitants de la vallée de Barcelonnette connut un  grand essor lorsque deux employés revinrent au pays fortune faite, hélas ce ne fut pas le cas pour tous et beaucoup y laissèrent leur vie. Ceux qui rentrèrent les poches remplies firent construire de magnifiques villas appelées "Barcelonnettes" (On en dénombre environ 65) et d'énormes caveaux familiaux. Le cimetière de Barcelonnette vaut le détour pour son impressionnante série de mausolées.


Au cimetière de Barcelonnette


"Le tissu, Pierre, le tissu...


"Ah, là-bas, ce doit être autre chose. tout est à construire, à créer. Nos marchandises y étaient déjà fort prisées sous le règne de Madrid.

- Monsieur, justement, interrompit Pierre, je veux aller là-bas.

(...) Mon cher enfant, je vous comprends. Mais réfléchissez...

Il ne poursuivit pas. À quoi bon. Pierre semblait transformé, son regard brûlait. Bouquet ne s'y trompa pas.

Je le savais ! s'écria-t-il emporté par sa propre flamme. Le Mexique est fait pour vous. Vous avez les bras solides et le coeur à la bonne place. Vous y entreprendrez de grandes choses. Mais croyez-moi, Pierre : c'est au commerce qu'il faut vous attaquer dans ce pays vierge. Le tissu, Pierre, le tissu..."

Alain Dugrand - Anne Vallaeys - Les Barcelonnettes