J'aurais aimé...

J’aurais aimé Manosque et la Provence comme berceau de mon enfance !
J’aurais aimé séjourner au Paraïs !
J’aurais aimé avoir 20 ans au Contadour pour vivre la grande aventure ! Lire la suite...
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mardi 28 février 2017

On est toujours curieux ...




"En réalité il s'agit d'une grande passion..."





Bustes de Jean Giono dans les jardin du Paraïs
et à Céreste lors d'une exposition 


" On est toujours curieux d'un artiste. On a beau être intéressé par ce qu'il fait, et même par dessus tout, vient un moment où on se demande comment il est. (...) C'est une curiosité naturelle et qui satisfait ce qui semble être une petite passion. En réalité il s'agit d'une grande passion. (...) c'est vouloir à toute force avoir confiance en l'homme. je trouve cette naïveté fort respectable."
Jean Giono - Présentation de la revue Parenthèses 1955 (dans Giono de Pierre Citron)


De beaux portraits, oeuvres de Serge Fiorio, Eugène Martel
 et Lucien Jacques entre autres

Quelques croquis (Bernard Buffet, Edith Berger, Lucien Jacques, entre autres)



Au détour de mes nombreuses balades Haute-Provençales j'ai trouvé, souvent par le plus grand des hasards quelques signes qui m'ont transportée immédiatement au "pays bleu" auprès de l'homme qui a su si bien le raconter... des rues, des chemins, des allées, des avenues, des impasses, des andrones, des résidences, des collèges, des espaces rendant hommage à l'auteur et me rapprochant un peu plus des oeuvres et des personnages qui les habitent. 
Ce sont des lieux qui sentent bon la Provence et qui invariablement font référence à  Jean Giono.

Commençons notre promenade...  Forcalquier, Pernes-les-Fontaines, Manosque , Chateaurenard, Plan de Cuques, Saint Julien-en-Beauchêne et même jusqu'à Bordeaux... 













Et à Gréoux ....

Comme pour mieux les apprécier ...



En montant au Paraïs ...

"C'est la maison d'une présence, et non d'une absence, maison de souvenirs réels, rêvés, créés."
Sylvie Durbet-Giono - Dans "le Paraïs, Maison de Jean Giono"


C'est ainsi, ce sont les grands espaces du Contadour, de Lure ou de Ganagobie propices à la rêverie gionienne...

"On voit s'éloigner à l'infini une terre bleue sur laquelle se couchent des fumées"
Jean Giono - Provence





Tous ces lieux dont  rien que l'énoncé parle doucement à mon oreille :

Lure, la montagne sacrée et le "Pas de la Graille", les jas de pierre sèche, Redortiers le petit village du plateau, la tumultueuse Durance domptée à Serre Ponçon. Lurs et la sombre et énigmatique "Affaire Dominici", Les Omergues ce village niché au pied du versant nord de Lure dans la vallée du Jabron où Angelo, notre Hussard a découvert les premiers ravages du choléra. 
Elzéard Bouffier, l'illustre héros de "L'homme qui plantait les arbres", le plateau du Contadour qui reste pour moi le lieu mythique par excellence ... Quand au détour d'un sentier on imagine apercevoir Jules ou Fine sortant de leur bergerie nichée au creux du vallon ; sans oublier le vieux cimetière du village immergé d'Ubaye posé au bord du lac de Serre-Ponçon par la volonté d'une poignée d'habitants expropriés respectueux de leurs morts.



Le Hussard sur le toit :

"Le cheval marchait gaiement. Angelo arriva au pas de Redortiers vers les neuf heures. De là, il pouvait plonger ses regards dans la vallée où il allait descendre. De ce côté, la montagne tombait en pentes raides. (...) Il était presque juste au-dessus, à quelque cinq à six cent mètres de haut de ce hameau que le garçon d'écurie avait appelé Les Omergues. Chose curieuse : les toits des maisons étaient couverts d'oiseaux..." Jean Giono - Le Hussard sur le toit

L'homme qui plantait des arbres :

"Il s'appelait Elzéard Bouffier. (...) Il avait jugé que ce pays mourait par manque d'arbres. Il ajouta que n'ayant pas d'occupations très importantes, il avait résolu de remédier à cet état de choses."
Jean Giono - L'Homme qui plantait des arbres

L'affaire Dominici :

" Il faut connaître ces silences de Haute-Provence. De vastes espaces entiers se taisent ; cent kilomètres carrés de découvert où rien ne bouge, les villages sont portés dans le ciel bleu par des rochers d'un gris aristocratique, c'est tout."
Jean Giono - Notes sur l'affaire Dominici

L'Eau vive

"Un grand cimetière tout seul comme ça au bord de l'eau Joséphine, ça ne fera pas un bon effet non plus. Ça me rappelle quand j'étais dans la marine. Aux environs de Brest, il y avait un grand cimetière comme le tien pour les péris en mer. Ici, ce sera pour les tombés dans le lac."
Jean Giono - Hortense ou l'eau vive





Dans le village de Limans, sur la route de Banon :






" On apprend à donner de l'importance aux petites joies et surtout à les additionner les unes aux autres."
Jean Giono - Provence




dimanche 23 mars 2014

Le plateau de Ganagobie, ce plateau rond comme un plateau de garçon de café...


Un balcon suspendu au dessus de la Durance 


"Ce plateau rond comme un plateau de garçon de café et guère plus grand, porte, à cent mètres au dessus du lit extravagant de la Durance, des terres qui viennent à peine d'émerger du déluge." Jean Giono - notes sur l'affaire Dominici



Le plateau de Ganagobie depuis la vallée de la Durance


La vallée de la Durance côté Ouest à l'arrivée sur le plateau

"Derrière le village perché de Lurs on aperçoit la montagne du Lubéron, la vallée de la Durance, la sauvagerie du paysage." J.L.Carribou - 10 balades littéraires à la rencontre de Jean giono

Sur un plateau escarpé se dresse le Monastère Notre Dame de Ganagobie.

L'art roman y est exprimé dans toute sa splendeur dans un cadre magnifique, fondé au Xème siècle par l'évêque de Sisteron et rattaché à Cluny, c'est un monastère bénédictin qui accueille à nouveau une communauté de moines depuis 1987.






Grimper à Ganagobie, ça se mérite ! on y accède depuis Lurs par une petite route abrupte en pente raide ou il faut éviter de croiser et on débouche sur un plateau couvert de genevriers,  chênes verts et  pins d'Alep. 

" Quand on va maintenant à Ganagobie, c'est pour quelques heures, et on choisit son jour. C'est un site admirable. Les bénédictins y ont une Abbaye. Depuis un an et demi on monte à Ganagobie par une route parfaite.

(...) "Mais il y a seulement trois ou quatre ans, avant les travaux de la route "touristique", c'était un lieu qu'on atteignait qu'après quatre kilomètres de montée abrupte par des chemins dits raccourcis. Autant dire qu'ils n'y montaient que des spécialistes." Jean Giono - Notes sur l'affaire Dominici






En allant vers le nord et l'est, le petit sentier de pierres sèches chemine sur la crête


Vue du rebord nord du plateau- au fond, la montagne de Lure


"Celui qui est ému à Ganagobie par les vestiges de la foi ou par les vestiges de l'histoire doit aller, à mon avis, se pencher au rebord nord du plateau, sur les fonds qui séparent Ganagobie de la montagne de Lure. Il dominera le plan cavalier d'une sauvagerie sans exemple." Jean giono - notes sur l'affaire Dominici

Jean Giono disait aussi dans Colline : "Entre les collines, là où la chair de la terre se plie en bourrelets gras (...) à mi-chemin entre la plaine où ronfle la vie tumultueuse des batteries à vapeur et le grand désert lavandier, le pays du vent, à l'ombre froide des monts de Lure.




 C'est alors  une énorme muraille qui barre toute la largeur du plateau, se sont les remparts de Villevieille, un très long rempart rectiligne et massif livré aux herbes folles.







La récompense est au bout du chemin avec un spectaculaire point de vue à couper le souffle et un panorama imprenable sur la Durance et les Alpes.

Tout en bas, c'est  la rivière alanguie et veillée par les pénitents des Mées, la route vers Digne, les sommets enneigés des Alpes Italiennes, les collines du Haut Var et tout au fond du plateau de Valensole, la ligne bleue des gorges du Verdon.






"Une fois là haut donc, appuyé sur son bâton, l'accusé pouvait porter son regard et son désir sur la riche plaine de la Durance dont la partie la plus grasse était étalée sous ses yeux."
Jean Giono - notes sur l'affaire Dominici


Dans "les Grands chemins" Jean Giono écrit :
"Au delà un autre plateau du tonnerre que grâce au vent on voit dans tout son large, jusque très loin, à l'endroit où il butte contre les montagnes bleues".
Où encore dans "Que ma joie demeure" :
"Au fond des brumes, une sorte de radeau plat (...). Sur ces bords le soleil bouillonnait dans des forêts. Si on regardait à gauche : une barre de montagnes montait très haut (...) derrière elle, une autre montagne encore plus haute avec de la neige, et, derrière celle-là, alors un entassement de montagnes entièrement glacées."



L'église de l'Abbaye
Afin de rejoindre le monastère, nous cheminons par l'allée de Forcalquier, autrefois appelée 'le promenoir' parce que les moines s'y promenaient après le repas. 

Le porche de l'église romane est un portail à festons, le sol est fait de mosaïques déposées et restaurées après dix années de travail, le cloître à ciel ouvert n'est visible qu'à travers des vitres.


"L'Abbaye elle même est en ruine autour de son cloître resté intact. Restée intacte aussi l'église de l'abbaye, son porche roman cent mille fois photographié et qui tire des cris d'admiration à ceux qui ne crient d'ordinaire qu'aux matches de football". Jean Giono - notes sur l'affaire Dominici





Avant de redescendre dans la vallée,nous ne manquerons pas de faire un détour par la boutique du monastère ou les moines proposent plein de belles et bonnes choses issues de leur artisanat et une belle documentation touristique et religieuse.




jeudi 3 octobre 2013

Histoire de la Durance, cette "Eau Vive"...


"Ce n'est pas qu'elle soit méchante, mais pour elle le bien et le mal, c'est pareil" Jean Giono


La Durance prend sa source dans les flancs de la montagne à l'ubac de Montgenèvre et se jette dans le Rhône au sud d'Avignon. Elle est considérée comme une rivière capricieuse et dévastatrice.


La Durance à Embrun

"La Durance a mordu de ses eaux amères la grande montagne des Alpes : Elle a scié les granits, elle a désagrégé les grès, elle a fondu les terres, emporté des arbres, les prés, les débris de ponts, une ferme ou deux avec les petits au berceau.
De tout cela, elle a fait son lit : La plaine. Elle l'a tassée durement en la battant de sa queue grise ; la terre a eu peur.
Jean Giono - Manosque-des-plateaux



La plaine de la Durance vue du plateau de Ganagobie
au fond, le plateau de Valensole

"Un petit ruban de terre, entre les collines et les bois fous de la Durance, ça peut avoir dans les 100m  de large aux bons endroits.
D'un bord, l'eau, et quelle eau !! La rage des montagne, de l'autre les collines et quelles collines !! le plateau de Valensole , des rochers, des épines, comme pour monter au ciel."
Jean Giono


La Durance à hauteur de Lurs
"Les bois fous de la Durance"
Jean Giono au bord de la Durance -photo Album Giono - L a Pléiade

Cette rivière est aussi une voie de transport pour le commerce du bois du Moyen âge au dernier quart du 19e siècle. Les troncs d'arbres sont abattus dans les forêts de sapins, mélèzes et épicéas, sont ensuite assemblés entre eux par des liens végétaux pour constituer des radeaux.
Des hommes de métier, nommés radeliers, fabriquaient puis conduisaient ces embarcations de Saint Clément sur Durance jusqu'au Rhône.
C'est l'arrivée du chemin de fer qui mit fin à cette activité.
Muséoscope du lac - La formidable histoire de la construction du barrage de Serre Ponçon



La fête des radeliers à Embrun (1)

-"Ecoute, dit Matelot, c'est pressé. Tu as regardé l'eau aujourd'hui?
-Oui, et tout hier.
- Du côté du grand courant?
- Oui.
- Tu as vu passer nos arbres?
- Non.
- Sûr?
- Sûr. 
- Tu peux dire avec moi, Antonio. Je suis vieux mais j'attends tout. Ne dis pas non si c'est oui.
- C'est non.
- Des troncs de sapin. La marque c'est la croix. J'ai toujours donné l'ordre qu'on les marque des quatre côtés. Même si ça roule on doit voir. C'est toujours non?
- C'est toujours non, dit Antonio."
Jean Giono - Le chant du monde


Base de loisirs d'Embrun
Les radeliers ont formé un pont avec les radeaux pour traverser la Durance




- "Il est parti quand?
- A la lune de Juillet.
- Il en avait pour combien?
- Deux mois en comptant large.
- Deux mois pour toi, dit Antonio.
- Deux mois pour lui aussi, dit Matelot. Je le connais. Je fais pas fond sur lui parce que c'est mon fils, je sais comme il travaille. Il devait couper cinquante sapins.
- Où?
- Au pays Rebeillard (2), cinq jours de l'autre côté des gorges. Il devait faire le radeau et descendre avec. C'est pour ça."

(...)

- "Qu'est-ce que tu crois? dit Antonio.
- Je cherche pas à croire, dit Matelot, ce que je sais c'est qu'il a coupé les arbres, fait le radeau et qu'il a du le flotté.
- Alors?
- Peut-être noyé, je pensais."
Jean Giono - Le Chant du monde


(1) La fête des radeliers d'Embrun a lieu en été (Voir OT d'Embrun)
(2) Le pays Rebeillard : Pays né de l'imagination de Jean Giono et qui ne serait rien d'autre que le Trièves (au nord du col de la Croix haute, le pays de Lalley) et toujours dans son imagination, les gorges seraient celles du Verdon  et le 'Fleuve', le Buëch. Tout est dit, tout est inventé...

samedi 22 juin 2013

Deux familles se rencontrent, l'une disparaît, l'autre vole en éclats...


A Élizabeth...

"En premier lieu, nous avons affaire à un  procès de mots..."

Jean Giono, Notes sur l'affaire Dominici(1)


" Je ne dis pas que Gaston D. n'est pas coupable, je dis qu'on ne m'a pas prouvé qu'il l'était."

" C'est Dimanche après-midi, le jury et la cour sont en délibération dans la salle du conseil, je n'aimerais pas être à leur place. Je suis bourrelé de scrupules et plein de doutes. Si je faisais le compte, il y aurait autant de preuves formelles qui démontrent la culpabilité de l'accusé que de preuves formelles qui démontrent son innocence."
Jean Giono, Notes sur l'affaire Dominici


La gendarmerie de Forcalquier, aujourd'hui désaffectée
Ici furent interrogés les protagonistes de l'affaire

Le destin


" Deux familles à plus de 2000 kms l'une de l'autre. Une, en Grande Bretagne, l'autre à la Grand'Terre. Celle de grande Bretagne s'ébranle, traverse la Manche, touche Paris, descend le long de la France, passe à Digne. Simple étape, mais voit une affiche qui annonce une course de taureaux. La famille Anglaise loue des places pour la course de taureaux et poursuit son voyage vers Villefranche, les amis, le soleil, la vie. Ces places louées font revenir trois jours après la famille Anglaise sur ses pas. Elle revient à Digne, assiste à la chienlit dénommée course de taureaux, s'en fatigue vite, s'en va avant la fin, prend la route et va à la grand'Terre. De tout ce temps, l'autre famille étrange mais sans histoire jusque là, cultive ses champs, chasse, pêche et braconne. Nuit d'Août. Les deux familles se rencontrent, l'une disparaît, l'autre vole en éclats. Et les colonnes du temple sont ébranlées."
Jean Giono, Notes sur l'affaire Dominici


Les tombes de la famille Drummond à Forcalquier
Au cimetière de Forcalquier, côte à côte, les tombes de Sir Jack Drummond, Lady Anne Drummond et  de la petite Elizabeth âgée de 10 ans.
Les Drummond sont enterrés dans une concession à perpétuité offerte par la mairie de Forcalquier. 
Des mains anonymes y déposent encore aujourd'hui des fleurs.
Source internet



Ifs sculptés au cimetière de Forcalquier
Classé depuis 1946, le cimetière de Forcalquier date de 1835, c'est un magnifique labyrinthe d'architectures végétales composé d'ifs taillés et percés d'ouvertures étroites donnant sur les divisions. Le cimetière offre la plus grande concentration d'ifs du territoire français.
Source internet



(1) à lire :
Jean Giono, Notes sur l'Affaire Dominici, suivies d'un essai sur le caractère des personnages - Editions Gallimard NRF

samedi 8 juin 2013

Affaire Dominici, quelques éléments...


L'affaire Dominici, Suite...



"Le lundi 4 Août 1952 au soir, une famille anglaise, Sir Jack Drummond et Lady Anne Drummond, en vacances avec leur fille Elizabeth âgée de dix ans, bivouaquent à proximité de leur voiture, une Hillman. Elle est garée au bord de la RN 96, au kilomètre 32, sur la commune de Lurs en Haute Provence, à 175m de l'entrée nord de la Grand'terre, ferme de Gaston et Marie Dominici, ou habite aussi un de leurs fils, Gustave, avec sa femme Yvette et leur premier bébé Alain âgé de dix mois.
Peu après une heure du matin, des coups de feu d'arme de guerre claquent dans la chaude nuit de pleine lune. 
De grand matin, Gustave Dominici arrête un motocycliste en lui demandant d'aller prévenir les gendarmes car il vient de découvrir des "morts". En arrivant une heure et demi plus tard, les gendarmes trouvent le corps de Lady Anne à proximité de la voiture, celui de Sir Jack de l'autre côté de la route, et celui de la fillette à 80m de là, sur le talus tombant dans la Durance.
L'enquête de police criminelle est confiée au Commissaire Edmond Sébeille de la 9ème brigade de Marseille.
Dès l'après midi du 5 Août, la police retrouve dans la Durance une carabine américaine, son mauvais état rafistolé et un morceau de crosse trouvé près du corps de la fillette prouvent que l'arme a au moins servi au meurtre de la petite Élizabeth, et qu'elle doit appartenir à quelqu'un du coin.
A cause de l'arme et des déclarations équivoques de Gustave Dominici, le Commissaire Sébeille  se convainc très vite que la clé du drame passe par la Grand'Terre.
Pendant Quinze mois, le Commissaire Sébeille explore de nombreuses pistes, mais comme accessoirement, car il se concentre avec obstination sur la Grand'Terre. Il finit par décider de tenter d'obtenir des aveux. Au bout de très longs interrogatoires croisés les 12, 13 et 14 Novembre 1953, les fils Gustave puis Clovis accusent leur père, Gaston finit par passer des aveux spontanés ou il allèguera avoir "baisé" Lady Anne et provoqué le drame par accident."
Éric Guerrier, L'affaire Dominici, expertise du triple crime de Lurs (1)



Quelques lieux en images :


Le pont sur le chemin de fer, de l'autre côté sera retrouvé
le corps de la petite Elizabeth


La voie du Chemin de fer

lieu  du campement ou était stationnée la Hillman 
et ou se trouvait le corps de Lady Anne Drummond

A cet endroit de l'autre côté de la route se trouvait le corps de Jack Drummond


 Tout près de l'endroit ou a été trouvée le corps d'Elisabeth
"Outre l'énormité de ce préambule érotique, et bien que ces aveux apparaissent largement discordants avec les éléments matériels, le 16 Novembre, après une rapide reconstitution, Gaston est inculpé et écroué. Par rapport à l'enquête, l'instruction ne progresse guère dans l'étaiement du dossier d'accusation. Le procès d'assises s'ouvre à Digne le 17 Novembre 1954.
Le 28 Novembre, après un procès qui n'apporte pas la moindre preuve, tout en montrant nombre de dysfonctionnements assez extraordinaires, Gaston Dominici , malgré ses protestations d'innocence, est reconnu  seul coupable des trois meurtres et condamné à mort. Il est écroué aux Baumettes à Marseille d'où il ne cessera de proclamer son innocence, mais de manière ambiguë."
Sa peine sera commuée en détention à perpétuité par le Président Coty. Puis le 13 Juillet 1960, Gaston est gracié par  le Général de Gaulle et libéré dès le lendemain. Il mourra à L'hospice de Digne le 4 Avril 1965, sans livrer dans son testament la vérité qu'il avait promis d'y inscrire".
Éric Guerrier, L'affaire Dominici, expertise du triple crime de Lurs (1)




Le "café des Alpes" de Peyruis ou logeaient et se réunissaient
 les journalistes et ou ils retrouvaient le Commissaire Sébeille

La tombe des Dominici au cimetière de Peyruis

"C'est en vain qu'une partie de la famille va tenter d'obtenir la révision du procès, le flambeau est repris à ce jour par Alain Dominici, le petit-fils de Gaston qui avait dix mois lors du drame et on comprend pourquoi il a dédié sa vie à la réhabilitation de son Grand-père quand on sait que sa mère, Yvette a toujours défendu la thèse de l'innocence.
Mais voilà, Alain ne peut et on le comprend aussi, innocenter son Grand-père sans risquer de reporter le soupçon sur d'autres membres de la famille, son père décédé depuis et un de ses cousins toujours en vie. Il lui fallait donc trouver un scénario qui exclurait toute intervention des gens de la Grand'Terre et de la famille dans le massacre.
C'est le journaliste William Reymond(2)  qui va mettre à jour une partie de dossier de 1952, ce sont les aveux d'un dénommé Wilhelm Bartkowski, arrêté dès le 9 Août 1952 par la police de Stuttgart. Selon Bartkowski, le triple crime aurait été perpétré par un commando de trois tueurs spécialement venus de Bavière à Lurs...". 
Éric Guerrier, L'affaire Dominici, expertise du triple crime de Lurs (1)


(1) A lire le livre de Eric Guerrier : "L 'affaire Dominici, Expertise du triple crime de Lurs" - Editions Cheminements
A lire également :
-  Gabriel et Pierre Domenech, "Dominici, et si c'était bien lui" - Editions les Presses du Midi
- Jean Meckert, La tragédie de Lurs - Editions Joelle Losfeld- Arcanes
- William Reymond, Dominici non coupable, les assassins retrouvés - Editions Flammarion

 A voir :
- "L'affaire Dominici" - film de Claude Bernard-Aubert 1973 avec Jean Gabin
- "L'affaire Dominici" - Téléfilm de Pierre Boutron 2003 avec Michel Serrault

dimanche 2 juin 2013

Et soudain, dans la nuit du 4 au 5 Août 1952...


Lurs, la ferme de la Grand'Terre et l'affaire Dominici




Dominant la Durance, le village de Lurs est devenu tristement célèbre au cours des années 50, cette notoriété subite reste liée à la fameuse affaire Dominici.



" Et puis ce village de Haute Provence avec ces vestiges de fortifications, ses vastes maisons aux toitures imbriquées les unes dans les autres comme des écailles d'une carapace de tortue".
Jean Giono



On disait les Basses Alpes en 1952, au pays de Giono, on vivait sa ruralité chevillée au corps et on ne rigolait pas tous les jours à la ferme Dominici, située à quelques kilomètres du village. A 165 m exactement de cette ferme, dans la nuit du 4 au 5 Août 1952, un triple assassinat est commis, sept coups de feu sont tirés à 1heure 10. Quatre heures plus tard, les corps de trois Anglais, Sir Jack Drummond, son épouse Anne et leur fille Elizabeth sont trouvés par l'un des fils de la ferme, Gustave Dominici, près de leur voiture au bord de la RN96.
Source internet


La ferme de la grand'terre au bord de la RN96

La Grand'Terre depuis le sentier du pont du chemin de fer
Le drame eut lieu au bord de la grande route, à proximité de la ferme de "La Grand'Terre" en Août 1952. Les membres de la famille Dominici qui habitent la ferme sont tout de suite soupçonnés...
Source internet

mercredi 1 mai 2013

Le Plateau de Valensole, "Ce grand désert lavandier"


"La lavande est l'âme de la Haute Provence"



"Ce sont surtout des champs de lavandin avec leurs prolifiques rangées de velours côtelé que l'on rencontre sur les plateaux de Haute Provence, la lavande fine n'étant cultivée que plus haut, sur les contreforts de la montagne de Lure, la lavande est l'âme de la Haute Provence. A l'époque de la récolte, les soirs embaument, les couleurs du couchant sont des litières de fleurs coupées, les alambics rudimentaires installés près des citernes soufflent des flammes rouges dans la nuit".
Jean Giono, Provence



Le Plateau de Valensole

" Il suffit d'un bouquet de lavande pour qu'il vous soit parlé, et en un langage d'une étrange densité, de ces libertés essentielles qui sont le charme de ces terres de Haute Provence"
Jean Giono, Provence





"En voyant cette riche vallée de la Durance, on n'imaginerait pas qu'à quelques dizaines de kilomètres de là existent des territoires de solitude, de sécheresse et de vent. Le fleuve coule d'Est en Ouest : perpendiculairement aux cours de ses eaux, il suffit d'une heure de voyage dans le Nord pour atteindre le désert de Lure et, au delà, le chaos de montagnes qui va s'enchaîner au Vercors ; il suffit de voyager également une heure au Sud pour pénétrer dans les boulevards dantesques du Verdon et les plates-formes sauvages du Haut Var".
Jean Giono, Provence


Depuis le village de Lurs, la plaine de la Durance et au fond, le Plateau de Valensole

"Au delà de la Durance, le Plateau de Valensole, bleu et toujours pareil, ferme la plaine comme une barre de vieux bronze. Il est le mauvais compagnon. Entendons-nous, il est pour moi l'ami magnifique, mais il est le mauvais compagnon de ce paysan des plaines. Il est le jeteur de grêle, le porteur d'éclairs, le grand artisan des orages".
Jean Giono, Manosque-des-plateaux