De jour en jour, d'heure en heure, le bruit des feuillages se fait plus épais ...
Printemps en Haute Provence
"De jour en jour, d'heure en heure, le bruit des feuillages se fait plus épais. Enfin un beau matin, je m'aperçois que la forêt de chênes taillis est recouverte uniformément d'une écume couleur d'absinthe. J'ai encore raté l'arrivée des feuilles nouvelles. Elles sont là, déjà dentelées. Alors, en une semaine, les dés sont jetés : les orages s'éloignent, les vents se calment, le ciel se découvre, le soleil s'installe, les joies cherchent lentement ceux qui sont destinés à jouir d'elles, et les trouvent. Le printemps est arrivé".
Jean Giono, ProvenceLe Grand Ferrand vu de Tréminis (source internet) |
Printemps dans le Trièves
" Le ciel était devenu clair et franc, et un soir les enfants se mirent à crier tous ensemble comme des hirondelles. La barre des brumes hautes s'était enfin déchirée et le mont Ferrand était né. Voilà qu'on recommençait à voir le Grand Ferrand, l'annonciateur des temps clairs, du chaud et des libres jours."
(...) " La prairie, dessous le village chantait de tout ça comme un grand nid et le Ferrand souriait doucement là haut, de son bel oeil de glace. Il était, malgré son grand âge et ses rides, étincelant et hérissé comme un taureau neuf"
Jean Giono, Le Chant du MondeLa vallée de l'Asse (source internet) |
Printemps dans la vallée de l'Asse
" Donc, vers l'est : La vallée de l'Asse(1) fend le plateau de Valensole dans la droite direction du soleil levant(...) C'est le temps ou je vais me laver là-haut. Là se prend le grand lavage qui fait désormais partie de ma vie. Du thym, des lavandettes, de la sauge, de l'herbe dure, de courts genêts, une autre herbe plus charnue et le vent. Voilà l'eau.
On reste un jour et une nuit sans rien dire à nager dans tout ça. N'est-ce-pas, durant l'hiver on s'est imbibé d'air saumâtre, on a mis le nez sous les couvertures, on a tisonné l'âtre, bu de la pluie par les narines et lu de petits livres. Il faut bien un jour et une nuit à nager dans les herbes. Puis un matin du deuxième jour on ouvre l'oeil : on est propre, on est devenu tout neuf"
Jean Giono, manosque-des-Plateaux(1) L'asse est un affluent rive gauche de la Durance
Je viens de découvrir votre blog !!C'est un véritable enchantement ...Je reviendrai...
RépondreSupprimerMerci !! Quelle chance pour moi d'échanger avec des lecteurs aimant Jean Giono et la Provence, les commentaires se font rares... Je prends beaucoup de plaisir à concevoir ce blog et je suis heureuse que cela vous convienne !!
SupprimerBien cordialement et bonne lecture
Michèle